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VINCENT PELLEGRINI
Pour la quatrième année de suite, le Concours international
de violon de Sion-Valais qui se déroule actuellement peut
compter sur un jury d'enfants. Il est composé de jeunes
musiciens âgés de 8 à 14 ans et il fonctionne
en parallèle au jury international dont il est tout à
fait indépendant. Les neuf jeunes suivront les candidats
durant toutes les phases de sélection du concours et ils
remettront un Prix des enfants au violoniste quils auront
choisi.
Longue préparation
Les membres du Jury d'enfants ont été préparés
durant plus de six mois par la directrice de lécole
«Un, deux, trois, musiques...» et ses professeurs.
«Les enfants ont fait énormément découte.
Beaucoup duvres ont été analysées
en comparant des interprétations différentes par
exemple. Le but est notamment de développer loreille
et dapprendre aux enfants à sexprimer sur
leur ressenti, à mettre des mots sur ce quils entendent;
en somme de parvenir à gérer une situation de jury»,
explique Nicole Coppey, directrice de «Un, deux, trois,
musiques...» et responsable du projet pour le concours.
Elle ajoute: «Chaque enfant joue dun instrument et
plusieurs catégories dinstrumentistes sont représentés
dans ce jury. Cela garantit une ouverture à des oreilles
différentes.»
Le Jury d'enfants est surtout un projet pédagogique. «Le
but est aussi que le jury puisse fonctionner par lui-même.
Nous voulions ainsi que les jeunes les plus expérimentés
prennent à leur tour la formation des plus jeunes membres
du jury avec des rôles très précis»,
explique Nicole Coppey. Domitille Coppey et Nadège Felley,
qui faisaient auparavant partie du Jury denfants, assumeront
ainsi cette année la supervision musicale et pédagogique.
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Quant au jury proprement dit, il sera présidé
par Timothée Coppey. Il sera assisté de Marc Varone,
Laura Coppex, Jessie Vergères, Michael Ravedoni, Vincent
de Riedmatten, Chloé Debons, Inès de Riedmatten
et Stéphanie Pitteloud.
«Critères vivants»
Quapporte un jury d'enfants dans une compétition
internationale? «Un avis spontané. Dans un tel jury
linstinct et le ressenti jouent un rôle très
fort. Les enfants disent ce qui les a marqués. Alors que
le Jury international va par exemple juger de la technique instrumentale,
le Jury denfants fera plutôt appel à des critères
intuitifs, peut-être plus vivants», explique le président
du Jury denfants Timothée Coppey. Non sans ajouter
que les jeunes formulent par écrit leur jugement sous
la forme de remarques en suivant neuf critères précis:
son, justesse-intonation, musicalité, caractère,
atmosphère, communication, attitude, agilité, respiration.
«Il faut y ajouter une note globale instinctive, basée
sur limpression», explique Timothée Coppey.
Le rôle du président est dailleurs multiple.
Lorsque les résultats sont très serrés et
quil faut départager, il doit par exemple recentrer
le jugement sur les critères les plus importants.
Et le résultat est là. Lan dernier, le jugement
du Jury denfants a coïncidé avec celui du Jury
international pour onze candidats sur douze au premier tour et
pour quatre des six finalistes. «Mais le but nest
pas là. Il est avant tout de donner un regard diagonal
au concours et de suivre une démarche formative et pédagogique.
Shlomo Mintz
a dailleurs lui-même une approche très pédagogique
dans tout ce quil fait et nous sommes chaque année
frappés à quel point il est respectueux du point
de vue du Jury d'enfants», conclut Nicole Coppey. |
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